Dans cet article, nous allons explorer les raisons pour lesquelles certains chiens montrent des signes de stress dès que leur humain quitte la maison, les comportements qui peuvent en découler, et les premières étapes pour aider votre compagnon à quatre pattes.

L’anxiété de séparation est une forme d’anxiété spécifique qui touche de nombreux chiens. Il s’agit d’une réponse émotionnelle intense déclenchée par l’absence de l’humain ou par le fait de rester seul. Un chien souffrant d’anxiété de séparation perçoit chaque départ ou chaque moment de solitude comme un véritable abandon, ce qui provoque une panique chez lui. Contrairement à d’autres types d’anxiété qui peuvent se manifester en présence de certains stimuli (comme la peur des orages ou des inconnus), l’anxiété de séparation est spécifiquement liée à l’absence du propriétaire ou la solitude. Elle peut provoquer des comportements extrêmes qui traduisent un profond mal-être chez le chien.

Depuis plus de 30 000 ans, nous avons sélectionné des chiens pour leur proximité avec l’Homme. Nous ne devrions donc pas être surpris quand un bon nombre de chiens ont du mal à gérer nos absences. Tous les chiens ne réagissent pas de la même manière à la solitude, et certains semblent mieux tolérer l’absence de leur humain. Selon l’étude de Meneses, T., Robinson, J., Rose, J., Vernick, J., & Overall, K. L. (2021), les facteurs susceptibles de contribuer au développement de l’anxiété de séparation chez le chien seraient les suivants:

Des études ont montré que certains événements de vie peuvent être des déclencheurs pour l’anxiété de séparation chez le chien. Parmi eux, des changements importants dans la routine quotidienne, comme le départ d’un membre du foyer, un déménagement, ou même un changement soudain dans l’emploi du temps du propriétaire, peuvent augmenter le risque de voir apparaître des signes d’anxiété de séparation. Des événements traumatiques, comme un incendie, un abus ou même une hospitalisation, peuvent également affecter le chien, l’incitant à développer une hyper-vigilance en l’absence de son maître.

L’anxiété de séparation ne vient pas toujours seule: elle est souvent associée à d’autres troubles, tels que les phobies (notamment des bruits) ou la réactivité à certaines choses. Ces comorbidités indiquent que certains chiens sont prédisposés à l’anxiété généralisée, ce qui peut intensifier leurs réactions face à l’absence de leur propriétaire.

Certaines races de chiens sont génétiquement plus prédisposées à l’anxiété de séparation. Par exemple, des études ont identifié des variantes génétiques, ou polymorphismes, qui augmentent le risque d’anxiété de séparation pour certaines races comme le Labrador et le Golden Retriever. Ces polymorphismes influencent notamment la production de certains neurotransmetteurs, comme la dopamine, qui régulent l’humeur et les réactions au stress.

De plus, les expériences précoces des chiots, telles que le stress maternel et le sevrage précoce, peuvent également influencer le risque d’anxiété de séparation. Ce phénomène épigénétique montre que l’environnement durant les premières semaines de vie peut laisser une empreinte durable sur le développement émotionnel du chien.

Les chiens qui manquent d’interactions régulières avec leur entourage humain ou qui vivent dans des foyers peu stimulants risquent davantage de développer des comportements de dépendance. L’environnement joue un rôle clé: les chiens adoptés dans des refuges ou des magasins d’animaux sont plus souvent affectés, probablement en raison du stress des premières semaines de vie dans des environnements instables.

Un autre facteur environnemental est le niveau d’exercice et de stimulation mentale. Les chiens qui manquent d’exercice peuvent avoir des niveaux de stress plus élevés, ce qui rend plus difficile la gestion de l’absence du propriétaire. Intégrer des promenades, des jeux et des exercices mentaux aide à réduire ce stress et à offrir au chien des moments de détente et d’apaisement.

Le style d’attachement du propriétaire envers son chien a un impact direct sur la façon dont celui-ci gère les absences. Les recherches montrent que les chiens dont les propriétaires sont moins sensibles à leurs besoins, ou qui montrent un style d’attachement évitant, sont plus à risque de développer de l’anxiété de séparation. Cela signifie qu’un propriétaire peu impliqué émotionnellement peut créer un environnement peu sécurisant pour le chien, ce qui amplifie son anxiété en cas de séparation.

Créer une routine de départ et de retour en douceur, sans dramatiser les départs, peut favoriser un sentiment de sécurité chez le chien. Par ailleurs, les études suggèrent que calmer et rassurer son chien avant de quitter la maison aide à diminuer son stress, au lieu d’ignorer le chien avant le départ, une méthode qui pourrait au contraire aggraver ses inquiétudes.

Pour les propriétaires, il est parfois difficile de savoir si les comportements de leur chien sont causés par l’anxiété de séparation ou par d’autres facteurs. Voici quelques signes clés à observer.

Les comportements liés à l’anxiété de séparation sont souvent intenses et apparaissent dès le départ de l’humain. Parmi les signes fréquents, on note les aboiements ou hurlements persistants, la destruction d’objets (particulièrement ceux ayant l’odeur de l’humain), et la malpropreté soudaine chez des chiens habituellement propres.

Les chiens peuvent également montrer des signes physiques lorsqu’ils sont stressés: salivation excessive, respiration rapide, tremblements ou même léchage excessif des pattes.

L’anxiété de séparation est un problème complexe, mais avec de la patience et des stratégies adaptées, il est possible d’aider son chien à mieux vivre les absences. Une approche alliant des méthodes de désensibilisation systématique, le contre-conditionnement et, si besoin, le soutien de phéromones ou de traitements médicamenteux, peut transformer le quotidien du chien et de son humain. Chaque chien étant unique, il est essentiel d’adapter les techniques à ses besoins spécifiques et de prendre le temps d’observer les progrès.