Elles ont adopté un chien des rues
Adopter un chien qui a vécu dans les rues n’est pas une décision à prendre à la légère. Souvent, ils arrivent chez nous avec un gros vécus et des traumatismes. Parmi mes lectrices, certaines ont décidé d’offrir à ces chiens particuliers une nouvelle vie. Elles nous racontent leur histoire et leurs challenges.
Arianne, Bobby et Nera
Hongrie et Croatie
Depuis petite, j ai toujours voulu offrir une belle vie à des chiens de la rue. Il y a 12 ans, je suis tombée par hasard sur la photo de Bobby qui allait être euthanasié dans une station en Hongrie et là mon cœur a chaviré. Deux semaines plus tard, il arrivait via une association à Bâle. Ce fut le plus beau jour de ma vie! Il m accompagne depuis 12 ans et pas un jour je regrette ma décision. Il m’apporte que du bonheur. À son arrivée en Suisse, il avait environ un an et ne pouvait pas se coucher pour dormir, il dormait debout, puis tombait. Il avait peur des hommes et ne connaissait rien. Avec de la patience et de l’amour il s’est apaisé. Il m’accompagne chaque jour en ballade à cheval et se blottit chaque nuit contre moi. Avec Bobby, j ai gagné au loto!
Que dire de Nera? Elle était en Croatie dans un refuge, très malade. Comme c’est une battante elle a pu être rapatriée en Suisse et placée dans une famille d’accueil. Quand j’ai vu sa photo, je suis à nouveau tombée amoureuse. Elle avait six mois. C’est une chienne incroyable, douce, gentille qui croque la vie à pleine dents. Un deuxième cadeau de la vie!
Jamie et Yang
Roumanie
Pourquoi Yang? La vraie question, c’est, pourquoi un chien roumain alors que ma précédente chienne, Oliya, était une Shar-Pei? Parce que j’ai vu, dans ses yeux, qu’on avait besoin l’un de l’autre. Après la perte tragique de ma chienne en 2019, j’ai sombré. Profondément. Pendant quatre mois. Jusqu’au 11 janvier 2020, quand on m’a mis Yang dans les bras après plusieurs longues heures d’attente dans le froid alsacien. Yang, ce fût un coup de cœur, un jeu d’âmes qui se répondaient. Ce que j’ai vu dans ses yeux, ce soir-là, c’est tout ce qu’il me fallait pour être définitivement convaincue que je faisais le bon choix. Bien sûr, les débuts ont été étranges. Sortir un chien de sa forêt roumaine pour l’emmener en ville, dans un appartement. Manger dans une gamelle. Dormir dans du confort. Timide, ce petit cœur se couchait sur le dos sitôt qu’il fallait mettre un collier ou un harnais. Qui avait peur de ma main ou mon corps qui se penchait sur lui.
On a du s’apprendre mutuellement à communiquer. Prendre notre temps, réapprendre à vivre. J’ai dû faire preuve de patience pour qu’il me fasse confiance, pour qu’on puisse sortir ensemble. Je le sentais réservé, face à moi et face aux autres. Et puis, petit à petit, j’ai découvert un baroudeur. Un paisible. Un regard profond. Un grand sensible, aussi, qui a besoin de son espace, qui demande des limites. Qui n’aime pas l’agitation. Ma première victoire, celle qui a compté, c’était qu’il reste debout le temps qu’on s’habille pour sortir. La deuxième qu’il accepte (et trouve même du bonheur) à mes doigts qui se glissaient entre ses poils pour des câlins. Et puis, c’était six mois de longe pour que je puisse enfin le lâcher en toute confiance, qu’il revienne à moi sans même l’appeler. Aujourd’hui, un regard suffit. Jamais je ne remercierai assez cette association d’avoir mis mon âme chien sur mon chemin.
Claudine et Paco
Italie
À mon réveil, ce jour du 13 mars 2023, m’attendait une vidéo d’un chien tout maigre errant dans un village en Italie. Ce fût le coup de foudre à distance. J’ai répondu oui à la question, veux-tu l’adopter ? Ayant une passion pour les chiens de chasse et étant à la recherche d’un élevage ou associations, accepter d’adopter Paco était une évidence car dès que j’avais vu la vidéo, j’ai voulu lui offrir un toit, lui offrir quelque chose de mieux et l’aimer.
Un an que Paco est avec moi. Le chemin n’est hélas pas linéaire. Paco a des difficultés à gérer ses émotions et est hyperactif. Depuis un an, nous travaillons ensemble lui et moi pour apprendre à nous connaître, nous faire confiance mutuellement, pour qu’il comprenne que tout va bien, qu’il peut baisser sa garde. Ce n’est pas encore pari gagné, mais nous y arriverons !
Cristina et Krokmou
Grèce
Hello, moi c’est Krokmou (oui comme le dragon). Je suis un chien grec qui vit maintenant en Suisse depuis un an avec ma gardienne Cristina. J’aime me rouler dans l’herbe, me baigner dans les fontaines, les longues balades dans la forêt, les instants de jeux avec les copains et manger (j’aime beaucoup manger!). Bon j’avoue, j’aime aussi ma gardienne. Ma vie n’a pas toujours été facile. Abandonné avec ma fratrie, j’ai été retrouvé à l’âge de deux mois par un couple suisse qui voyageait en Grèce. Ils nous ont confiés à une association où nous avons été nourris et soignés – malheureusement, il me manquait un morceau de queue, d’où mon prénom Krokmou.
Cristina, ma gardienne, a grandi avec un super chien nommé Lord et a toujours voulu reprendre un chien après sa mort mais uniquement une fois qu’elle se sentait vraiment prête. Sensible au problème des chiens des rues, elle souhaitait adopter plutôt qu’acheter. En février 2023, elle est tombée sur le post qui m’était dédié et a décidé de m’adopter. Au départ, j’ai eu des difficultés à m’adapter et je faisais pas mal de bêtises; je mangeais les murs et pinçais ma gardienne. Mais grâce à la patience et à la persistance de Cristina, j’ai fait d’énormes progrès.
De son côté, Cristina est fière d’avoir sauvé un chien dans le besoin et de la patience qu’elle a développée depuis mon arrivée. Elle se sent même plus forte face aux difficultés de la vie. Maintenant, j’aimerais que mes frères et sœurs, ainsi que les autres chiens dans le besoin, aient la même chance que moi de trouver une famille aimante.
Lisa et Niva
France
J’ai connu Niva pendant la semaine de présentiel de ma formation de comportementaliste animalière avec Animho. C’était le jour des évaluations dans le refuge. On venait de terminer nos évaluations quand elle est arrivée. Ce fût immédiatement le coup de cœur. Quand le monsieur de la fourrière l’a amenée, j’ai tout de suite dit à mes collègues de formation: «s’ils la laissent, je la prends.» Je n’avais pas du tout prévu d’adopter un chien à ce moment là et pas dans ces conditions là. La seule chose que je savais c’est que je voulais un jour adopter un chien de refuge pour lui offrir une seconde vie. Il y a beaucoup trop de chiens dans le monde, alors si on peut faire ça comme geste, c’est très bien.
Quand je l’ai adopté, elle avait très peu de gestion émotionnelle. Elle faisait beaucoup de protection de ressources. Elle était très stressée, anxieuse et elle avait une peur de l’abandon très présente. On a dû travailler la protection de ressource parce que c’était limite dangereux. C’est une de nos plus grandes victoires, elle ne fait plus de protection de ressource actuellement ou très rarement. La deuxième grosse victoire c’est d’avoir réussi à développer cette relation confiance que nous avons. Si ça peut aider d’autres personnes, je n’aurais qu’une chose à ajouter: «Le temps est la clé»! De comportements indésirables ont disparu avec le temps et la mise en place de choses très simples.
Participez au webinaire «chiens des rues, qui es-tu?»
Jeudi 29 août à 20 heures (en ligne)
En pensant à nos chiens de compagnie, on ne réalise pas toujours que la majorité des chiens dans le monde sont en réalité des chiens des rues. De plus en plus, ces chiens sont rapatriés dans nos pays par des associations, refuges, etc. afin de leur éviter l’euthanasie.
Lisa Abiven d’Anim’Approche est éducatrice-comportementaliste pour chien. Elle travaille depuis plusieurs années avec des chiens de refuge arrivés de Roumanie. Pendant ce webinaire, elle vous aidera à mieux les comprendre et à savoir comment les aider à s’intégrer au mieux.
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