Oui je suis comportementaliste équin et mon cheval (enfin ma demi-pension) tombe en dormant debout. Il a parfois des plaies aux antérieurs, il est raide, il est grincheux, il fait de l’hypervigilance, de l’anxiété de séparation et parfois je suis tellement submergée par la situation et sa détresse que j’ai envie de pleurer et de jeter l’éponge. Depuis deux ans, je documente sans relâche tous ses faits et gestes, les changements même minimes dans son environnement, pour comprendre le pourquoi du comment. Aujourd’hui, j’ai besoin de coucher toute cette histoire noir sur blanc, parce que je vois enfin de la lumière au bout de mon tunnel et j’espère sincèrement que nous soyons sur la bonne voie.

La narcolepsie de type neurologique qu’on retrouve chez les humains et les chiens, contrairement à la pseudo-narcolepsie dont je vous parle dans cet article, est très rare chez les chevaux. Il s’agit donc ici d’un problème de privation de sommeil prolongée souvent liée à plusieurs causes. Épuisés, les chevaux atteint de pseudo-narcolepsie perdent leur tonus musculaire alors qu’ils dorment debout et chutent. Chez les chevaux atteints, on retrouve des blessures aux antérieurs ou parfois à la tête, des changements de comportement, des raideurs.

Les chevaux adultes se reposent en moyenne cinq à sept heures par jour. Soit debout avec un postérieur en pince, soit en décubitus sternal ce qui veut dire que le cheval est couché avec les membres repliés sous son corps (en vache) ou encore en décubitus latéral avec les membres allongés. Même si la position couchée ne représente qu’une minime partie du temps total de sommeil, car les chevaux ne peuvent pas rester couchés longtemps en raison de leur poids, elle est essentiel à la récupération physique et mentale.

Quand un cheval est victime de pseudo-narcolepsie, il s’agit souvent d’un problème comportemental puisque s’il ne dort plus en position couchée, il y a sûrement une raison. L’important est de trouver laquelle et comme à chaque fois, le comportementaliste va jouer le rôle de détective privée.

Vous l’aurez compris, si votre cheval est victime de pseudo-narcolepsie, il n’y a pas qu’une raison et comme pour toutes les problématiques comportementales il faut chercher la cause plutôt que de mettre un pansement sur une hémorragie.

Comme je vous le disais plus haut, ça fait deux ans que j’accompagne Chimmy, ma demi-pension et ses problèmes de pseudo-narcolepsie. Après plusieurs examens cliniques (prise de sang notamment pour le cushing et les carences en minéraux), nous avons fait faire des radios des antérieurs, car nous supposions que le problème provenait d’une douleur/raideur dans cette zone. Les résultats sont sans appel: ses aplombs sont magnifiques et il n’a ni syndrôme naviculaire, ni fourbure. Les résultats sanguins n’ont montré aucune anomalie à part des valeurs un peu élevée pour le cushing, même si celles-ci ne sont pas alarmantes.

Aujourd’hui, Chimmy ne se couche toujours pas, mais il va mieux et j’espère que nous sommes sur la bonne voie. Nous travaillons main dans la main avec notre vétérinaire, notre ostéopathe et notre maréchal-ferrant pour limiter les tensions sur ses antérieurs. En parallèle, nous avons repris le mouvement pour réactiver la circulation sanguine, remettre ses articulations en mouvement et surtout perdre du poids! Nous devons absolument sortir du cercle vicieux du moins je bouge, plus je deviens raide et moins j’ai envie de me coucher de peur de ne pas me relever.

Ton cheval aussi fait de la narcolepsie? Tu as demandé à ton vétérinaire, mais tu ne trouves toujours pas de solution? Et si tu faisais appel à un comportementaliste? N’hésite pas à me contacter pour en parler.

Sources